L’aspartame, un problème pour la femme enceinte ?

Les édulcorants chimiques, souvent épinglés, provoqueraient des naissances avant terme chez les femmes et des cancers chez les souris mâles, selon deux études récentes dont les scientifiques du Réseau environnement santé (RES) se font l’écho.

L’aspartame, édulcorant le plus utilisé au monde (Canderel, Nutrasweet…), se retrouve dans plus de 6 000 produits, du chewing-gum aux boissons “light”, dont plus de 500 produits pharmaceutiques. Selon le RES, 200 millions de personnes en consommeraient “régulièrement”.

UNE HAUSSE DE 38 % DU RISQUE DE NAISSANCE AVANT TERME

Chez les enfants et les femmes en âge de procréer, l’absorption quotidienne est estimée à 2,5 à 5 mg par kg de poids corporel. La dose journalière admissible établie par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) est de 40 mg/kg. L’étude, conduite par le Danois Thorhallur Halldorsson, sur près de 60 000 Danoises enceintes, est parue fin 2010 dans l’American Journal of Clinical Nutrition. D’après cette étude, la consommation d’au moins une boisson gazeuse contenant un édulcorant augmente en moyenne de 38 % les risques de naissance avant terme. L’augmentation des risques est de 27 % si l’on n’en boit qu’une par jour, 35 % si l’on en boit 2 ou 3, 78 % quand c’est plus de 4…

L’impact est moindre avec les boissons non gazeuses, l’augmentation du risque allant de 11 à 29 %. Il est vrai qu’elles comportent, selon les chercheurs, deux à trois fois moins des deux édulcorants principaux (aspartame surtout et acésulfame-K, parfois associé) que les boissons gazeuses, étant en revanche plus riches en cyclamate et saccharine.

“Ce ne sont pas des produits anodins. (…) Pourquoi ne prend-on pas de précaution pour la femme enceinte alors qu’on a des études qui montrent un effet ?”, demande Laurent Chevallier, médecin nutritionniste au CHU de Montpellier et responsable de la commission alimentation au RES. Etonné par “l’absence de réaction des pouvoirs publics”, il estime qu’on pourrait apprendre à se passer de ces produits qui n’ont rien d’indispensable.

L’Association internationale des édulcorants (ISA/AIE), pour sa part, “conteste la validité scientifique de ces deux études et rappelle que l’aspartame constitue l’un des produits alimentaires les mieux étudiés dans le monde”.

source : http://www.lemonde.fr/societe/article

On voit là encore ( après les polémiques sur le Médiator, le Diantalvic et certains autres médicaments .. ) la difficulté que le médecin peut avoir de conseiller ou non , l’absorption de boisson ou alimentation light plutôt que sucrée, dans l’alimentation , en particulier chez la femme enceinte.

Entre études, contreverses et pressions des lobby , difficile de dire.Il semble dans tous les cas,  important d’en limiter la consommation et d’avoir durant une grossesse , une alimentation peu sucrée (voir l’article à ce sujet : cliquez ici )